Les écoles de commerce en quête de profils littéraires

Ecoles de commerce : la revanche des khâgneux.

Les grandes écoles s’ouvrent - enfin - aux littéraires. Depuis 2007, la BEL : la Banque d’Epreuves Littéraires des Ecoles Normales Supérieures (ENS) s’ouvre petit à petit à d’autres écoles en permettant aux élèves de se présenter à des épreuves communes (avec en plus des épreuves qui leurs sont spécifiques) pour tenter d’intégrer des grandes écoles loin d’être spécialisées en littérature.

En 2012, les littéraires ont pu passer le concours Ecricome (banque d’épreuves pour 6 écoles) qui leur réservait un accès de 170 places. Idem pour la banque de concours BCE (31 écoles, dont les 3 premières du classement : HEC, Essec, ESCP), 6 instituts d’études politiques (IEP : science-po) ou encore la prestigieuse école de communication CELSA.

Ainsi, les khâgneux (élèves en deuxième année de classe prépa littéraire) ne sont plus obligés de présenter le concours ultra sélectif de l’ENS (95 % d’entre eux échouent), et peuvent prétendre à d’autres écoles. De nouveaux débouchés pour ces étudiants en prépa littéraire, qui terminaient souvent en cursus universitaire après leurs deux ans de formation prépa. Cette évolution est donc aussi un moyen de redorer les CPGE littéraire, qui forment de très bons élèves mais auxquels on ne proposait pas de poursuite d’études adéquates pour le moment.

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Aujourd’hui, de plus en plus de khâgneux tentent les concours aux écoles de commerce. En 2012, 386 y sont parvenu, et en 2013, 428. Une aubaine aussi pour les écoles de commerce qui sont ravies de voir les profils de leurs candidats se diversifier ; et sont très conscientes des avantages que peut apporter une telle formation littéraire (de haut niveau rappelons-le) adaptée à un programme de commerce ou de management.

La France s’aligne sur le modèle américain

Les USA investissent dans les sciences humaines et sociales depuis le XX° siècle. Universités, écoles et collèges américains se réservent une large marche de manœuvre pour développer les cours et la recherche en sciences humaines et sociales. Pour les américains, cette branche universitaire peut tout à fait se combiner et prospérer avec des études plus axées sur le commerce ou la finance… Et il semble qu’ils aient raison ! Les études en sciences humaines et sociales offrent aux étudiants futurs-managers un regard imprégné du « facteur humain », un point de vue qui forcément se révèle être un atout dans toutes les sortes de stratégies entrepreneuriales.

Suivant l’exemple des États-Unis (et du reste du monde, puisque par exemple les asiatiques aussi accordent beaucoup d’importance aux sciences humaines et sociales dans la formation de leurs managers et hommes politiques), l’Europe, et surtout la France se met à jour et tente elle aussi de revaloriser la filière littéraire, pour améliorer les qualités managériales des entrepreneurs de demain.